jeudi 22 décembre 2016

Morale - 6) Le lapin et le Porc-épic (Dutremblay)








Le lapin et le Porc-épic



"Pourquoi me fuir, disait aux habitants des bois
Un porc-épic d'une humeur familière ;
Nous vivons tous ici sous de communes lois :
Comment refusez-vous de me traiter en frère ?
- Nous aurions envers toi des procédés meilleurs,
Dit un lapin ; ton destin me fait peine
Mais as-tu ce qu'il faut pour attirer les coeurs,
Toi que toujours hérisse une armure inhumaine ?"
On recueille, suivant les moeurs,
L'amitié, l'estime ou la haine.



Dutremblay
























mardi 13 décembre 2016

Morale - 5) L'aigle et le Limaçon (Jacques-Charles-César Formage -1749/1808)








L'aigle et le Limaçon




Sur la cime d'un pic, un limaçon grimpé,
Fut, par un aigle, aperçu d'aventure.
"Comment, à ce haut poste oubliant ta nature,
As-tu pu t'élever ? dit l'oiseau. - J'ai rampé."
Combien, dans le siècle où nous sommes,
De limaçons parmi les hommes.


Formage







mardi 21 juin 2016

Morale - 4/ Les champignons







Les champignons



"Oh ! les beaux champignons ! s'écriait petit Pierre ;

Papa, cueillons-les donc pour notre cuisinière.

Que leurs voisins sont laids !

Sans doute, ils sont mauvais ?

- Ces voisins sont des mets précieux pour nos tables,

Et ceux que tu choisis des poisons redoutables

Qui donneraient la mort.

Ton erreur, mon enfant, dans la vie est commune :

Tel nous semble odieux qui sert notre fortune,

Tel autre qui nous plait sauvent nous fait du tort"






mercredi 8 juin 2016

Morale - 3/ Devoirs de l'écolier envers lui-même







Le violon




Il était une fois un monsieur qui jouait du violon. Ce monsieur avait un fils qui se nommait Justin, et le petit garçon était bien heureux quand son papa lui jouait des airs de sa connaissance, tels que Malborough, le Roi Dagobert, Au clair de la lune.

Alors Justin chantait et le père accompagnait doucement la petite voix sur le violon. C’était très joli et ne semblait pas du tout difficile.

Le papa n’avait qu’à placer le haut du violon entre son menton et sa poitrine ; prendre le manche de l’instrument dans sa main gauche, dont les doigts touchaient les cordes l’une après l’autre, puis de la main droite prendre l’archet, et le promener sur le milieu des cordes comme ceci : en haut, en bas, en haut, en bas : et le violon chantait tout ce qu’on voulait. Cela paraissait si simple et si facile à exécuter, que l’enfant voulut jouer à son tour.

« Donne, mon père, lui dit-il, donne ton violon, que je joue Au clair de la lune, mon ami Pierrot .»

Le père donna son violon, et le petit garçon le posa très adroitement comme il avait vu faire à son père : le haut entre le menton et la poitrine, le manche dans la main gauche, l’archet dans la main droite ; une ! deux ! puis il joua…

Mais quelle chose affreuse on entendit ! Au lieu du joli chant qu’on lui demandait, le violon ne fit que grincer, ronfler, crier, grogner, hurler !… Cela déchirait si horriblement les oreilles que le petit garçon, tout effrayé, courut rendre le violon à son père, en lui disant :

« Mais, papa, que faut-il donc faire pour qu’un violon chante de beaux airs ? 

- C’est simple, mon enfant, répondit le père, il faut apprendre à le faire chanter. »



(Mme Pape-Carpantier)





Questions :


1/ Que faisait le petit Justin et quel plaisir éprouvait-il lorsque son père jouait sur le violon des airs de sa connaissance ?

2/ Comment s’y prenait celui-ci pour jouer l’air ?

3/ Que voulut faire Justin à son tour ?

4/ Pourquoi n’y réussit-il pas ?

5/ Qu fallait-il qu’il fit ?

6/ Que devez-vous faire vous-même pour être instruits ?







Maximes




Il faut étudier quand on est jeune : le temps perdu ne se retrouve plus.

Tels vous avez été à l’école, tels vous serez dans la vie.







jeudi 2 juin 2016

Morale - 2/ Le Devoir


LE DEVOIR



Le devoir, c’est ce qu’il faut faire pour n’avoir rien à se reprocher.

La tentation du plaisir ou de l’intérêt rend parfois difficile l’accomplissement du devoir.

Je veux faire et je ferai toujours mon devoir, quelque pénible qu’il me paraisse.








Le devoir


Enveloppé du grand tablier bleu de son père, Jacques laboure son jardinet.

ll fait bien chaud. De temps en temps, le petit jardinier s’arrête, s’appuie sur sa bêche et s’essuie le front. A la fin, il abandonne son ouvrage et va s’asseoir sur un banc, à l’ombre d’une verte charmille. Il s’étend, ses paupières se ferment… Il va s’endormir ?… Non ! Tout à coup Jacques se lève d’un bond, se frotte les yeux et court se remettre au travail avec ardeur. Que lui est-il donc arrivé ? Une fourmi l’a-t-elle piqué ? Une guêpe a-t-elle bourdonné trop près de sa figure ? Rien de tout cela. Au moment de s’endormir, Jacques s’est rappelé sa promesse : il s’est engagé à labourer tout le jardin avant la nuit. Ce qui l’a réveillé si subitement, c’est, je crois la pensée du devoir.

Suzanne Dompmartin










Questions



1/ Que fait Jacques ?

2/ Pourquoi le petit jardinier s’arrête-t-il de temps en temps ?

3/ Que fait-il alors, et à quoi se laisse-t-il aller, à la fin ?

4/ S’endort-il ?

5/ Quelle détermination prend-il tout à coup ?

6/ Que lui est-il donc arrivé, peut-être ?

7/ Que s’est-il produit réellement dans l’esprit de Jacques ?

8/ Qu’est-ce donc qui l’a réveillé si subitement ?

9/ Doit-on rester sourd à la voix du devoir ?








Maximes





Fais ce qui est bien : voilà le devoir.


Sachons toujours préférer notre devoir au plaisir ou à l’intérêt.


On n’est jamais si content que lorsqu’on a rempli son devoir.











mardi 31 mai 2016

Morale -1/ Le premier éveil de la conscience

LA CONSCIENCE




La conscience est cette voix intérieure qui nous commande de faire le bien et d’éviter le mal. Quand nous faisons le bien, elle nous approuve ; quand nous faisons le mal, elle nous trouble et nous condamne.




Giovanni Dupré









Le premier éveil de la conscience



J’étais encore en jupons. Je n’avais pas plus de quatre ans. Par un beau jour de printemps, mon père mena par la main à quelque distance de la ferme, et bientôt il m’ordonna d’y revenir seul. Sur ma route se trouvait un petit étang dont l’eau recouvrait en ce moment un assez large espace. J’aperçus une belle fleur épanouie et je me dirigeai de son côté. Arrivé là, je découvris une petite tortue tachetée qui se chauffait au soleil, dans l’eau peu profonde. J’allais lever mon bâton pour en frapper la pauvre bête ; car, bien que je n’eusse jamais tué la moindre créature, j’avais pourtant vu d’autres enfants s’amuser à détruire des oiseaux et d’autres petits animaux, et j’avais envie de suivre leur exemple. Mais tout à coup quelque chose arrêta mon bras, et j’entendis en moi-même une voix claire et forte qui disait : « Cela est mal. » 
Très surpris de cette puissance inconnue qui, malgré moi, s’opposait à mes actions, je retins mon bâton jusqu’à ce que j’eusse perdu de vue la tortue et la belle fleur. Je courus raconter la chose à ma mère en lui demandant qui donc m’avait dit que c’était mal. Elle essuya une larme avec son tablier, et, me prenant dans ses bras, elle me dit : « C’est ta conscience . »






Questions :

1/ Quel âge avait l’enfant dont il est question dans ce récit ?

2/ Où son père le conduisit-il et qu’est-ce qu’il lui commanda ?

3/ Qu’aperçut l’enfant en retournant et que découvrit-il ?

4/ Qu’allait-il faire à la petite tortue et pourquoi ?

5/ Qu’est-ce qui le détourna et que lui disait la voix qu’il entendit ?

6/ Où l’enfant alla-t-il ensuite ?

7/ Comment sa mère le reçut-elle et que lui dit-elle ?

8/ Qu’est-ce que la conscience ?

9/ Que devez-vous faire quand elle se fait entendre en vous ?






Maximes



Il faut toujours obéir à sa conscience.

Ne fais rien dont tu puisses rougir.

Le remords est la première punition du coupable.