samedi 22 décembre 2012

17-L'hiver à la campagne (George Sand)


Auteur



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George Sand


George Sand est le pseudonyme d'Amandine Aurore Lucile Dupin (1804-1876) - Romancière et femme de lettres française.
Elle a écrit des romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre, textes politiques, une autobiographie.











L’hiver à la campagne



Plan



1 - J’aime l’hiver à la campagne

2 - Le soleil

3 - Les plaines et les prés

4 - Les jardins et les fleurs

5 - Les oiseaux

6 - La neige

7 - Le coin du feu


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-1 -


J’ai toujours aimé passionnément l’hiver à la campagne. C’est au coin du feu que la nature nous convie en hiver à la vie de famille, et c’est aussi en pleine campagne que les rares beaux jours de cette saison peuvent se faire sentir et goûter.


-2 -

On s’imagine à Paris que la nature est morte pendant six mois, et pourtant les blés poussent dès l’automne, et le pâle soleil des hivers -on est convenu de l’appeler comme cela- est le plus vif et plus brillant de l’année. Quand il dissipe les brumes, quand il se couche dans la pompe étincelante des soirs de grande gelée, on a peine à soutenir l’éclat de ses rayons.


-3-

Même dans nos contrées froides, et fort mal nommées tempérées, la création ne se dépouille jamais d’un air de vie et de parure. Les grandes plaines fromentales se couvrent de ces tapis courts et frais, sur lesquels le soleil, bas à l’horizon, jette de grandes flammes d’émeraude. Les près se revêtent de mousse magnifique, luxe tout gratuit de l’hiver. Le lierre, ce pampre inutile, mais somptueux, se marbre de tons d’écarlate et d’or.


-4 -

Les jardins mêmes ne sont pas sans richesse. La primevère, la violette et la rose de Bengale rient sous la neige. Certaines autres fleurs, grâce à un accident de terrain, à une disposition fortuite, survivent à la gelée et vous causent à chaque instant une agréable surprise.


-5- 

Si le rossignol est absent, combien d’oiseaux de passage, hôtes bruyants et superbes, viennent s’abattre et se reposer sur le bord des eaux ?



-6 -

Et qu’y a-t-il de plus beau que la neige, lorsque le soleil en fait une nappe de diamants, ou lorsque la gelée se suspend aux arbres en fantastiques arcades, en indescriptibles festons de givre et de cristal ?


-7 -

Et quel plaisir n’est-ce pas de se sentir en famille, auprès d’un bon feu, dans ces longues soirées de campagne, où l’on s’appartient si bien les uns au autres, où le temps même semble nous appartenir, où la vie devient toute morale et tout intellectuelle en se retirant en nous-même ?


George Sand (Histoire de ma vie)


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Explications des mots et des phrases



Sens des expressions en italiques


On s’imagine : on croit.

Morte : sans vie.

Dissipe les brumes : fait disparaître les brouillards légers du matin.

Dans la pompe étincelante : dans tout l’éclat des couchers de soleil.

Tempérées : où il ne fait ni trop froid, ni trop chaud.

Fromentales : couvertes de cultures de froment, de blé.

Emeraude : de couleur verte comme la pierre précieuse de ce nom.

Luxe tout gratuit : la mousse est un luxe, puisqu’elle est l’une des rares plantes qui résistent à l’hiver ; il est gratuit, attendu qu’il ne coûte rien.

Pampre : branche couverte de feuilles.

Somptueux : magnifique.

Se marbre : prend différentes couleurs comme le marbre.

Rient : expression figurée, c’est-à-dire ont un aspect de gaîté.

Disposition fortuite : un arrangement tout de hasard.

Hôtes bruyants et superbes : visiteurs tumultueux et qui semblent orgueilleux de leur force.

Nappe de diamants : expression figurée, qui brille au soleil comme des diamants.

En fantastiques arcades : en courbes de formes bizarres.

Indescriptibles festons de givre et de cristal
festons : genre d’ornement ; 
indescriptibles : qu’on ne peut décrire ; 
givre : légère couche de glace ; 
cristal : glace.


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Exercices


Analyser le mot «passionnément» ; le décomposer.

Décomposez de même le mot «indescriptible».

Expliquer cette expression : la vie devient toute morale, toute intellectuelle.




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Analyse des idées


Dans ce texte, quelle est l’idée que l’auteur veut surtout mettre en évidence ?

Quelles sont les deux raisons pour lesquelles l’auteur aime l’hiver à la campagne ?

Comment décrit-il le soleil d’hiver ? (les champs en cette saison ? les jardins ? la neige ? les plaisirs du foyer ?)


16-Etude d'un tableau - Le fils puni (Greuse)


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Greuse "Le fils puni"



Ce tableau est de Greuze, un célèbre peintre français du XVIIIème siècle.


Quel drame de famille représente-t-il ?

Passez en revue les différents personnages : les filles, les enfants, le fils fidèle, la mère, le fils coupable, et décrivez leurs attitudes, en rendant compte des sentiments qui doivent les animer.

Tâchez aussi d'exprimer l'impression que vous laisse la vue de ce tableau.




15-Le Père Noël (George Sand)


Auteur



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George Sand



George Sand est le pseudonyme d'Amandine Aurore Lucile Dupin (1804-1876) - Romancière et femme de lettres française.
Elle a écrit des romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre, textes politiques, une autobiographie.



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Dans le texte suivant, George Sand exprime les impressions qu’éprouve une âme d’enfant toute pleine encore de la croyance naïve à l’existence du «bonhomme de Noël».




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Plan

1/ La croyance au Père Noël

2/ Minuit !

3/ Le cadeau du Père Noël

4/ Mes doutes




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-1-

Ma mère me chantait une chanson la veille de Noël ; mais comme cela ne revenait qu’une fois l’an, je ne me la rappelle pas. Ce que je n’ai pas oublié, c’est la croyance absolue que j’avais à la descente, par le tuyau de la cheminée, du petit Père Noël, bon vieillard à barbe blanche, qui, à l’heure de minuit, devait venir déposer dans mon petit soulier un cadeau que j’y trouvais à mon réveil.


-2-

Minuit ! cette heure fantastique que les enfants ne connaissent pas et qu’on leur montre comme le terme impossible de leur veillée ! Quels efforts incroyables je faisais pour ne pas m’endormir avant l’apparition du petit vieux ! J’avais à la fois grande envie et grand’peur de le voir ; mais jamais je ne pouvais me tenir éveillée jusque-là, et le lendemain, mon premier regard était pour mon soulier au bord de l’âtre.

-3- 

Quelle émotion me causait l’enveloppe de papier blanc, car le père Noël était d’une propreté extrême, et ne manquait jamais d’empaqueter son offrande. Je courais pieds nus pour m’emparer de mon trésor. Ce n’était jamais un don magnifique, car nous n’étions pas riches. C’était un petit gâteau, une orange, ou tout simplement une belle pomme rouge. Mais cela me semblait si précieux que j’osais à peine le manger. L’imagination jouait encore là son rôle, et c’est toute la vie de l’enfant.

-4-

Je me rappelle fort bien la première année où le doute m’est venu de l’existence réelle du père Noël. J’avais cinq ou six ans, et il me sembla que ce devait être ma mère qui mettait le gâteau dans mon soulier. Aussi me parut-il moins beau et moins bon que les autres fois, et j’éprouvais une sorte de regret de ne pouvoir plus croire au petit bonhomme à barbe blanche.


George Sand (Histoire de ma vie)

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Explication des mots et des phrases






Sens des expressions en italiques



Croyance absolue : foi entière.

Fantastique : extraordinaire.

Comme le terme impossible : comme une heure si tardive qu’ils ne peuvent y atteindre.

Atre : endroit de la cheminée où s’entretient le feu.

Don magnifique : cadeau superbe.

Imagination : faculté que nous avons de voir des choses qui ne sont pas sous nos yeux.




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Analyse des idées



Que décrit l’auteur dans ce texte ?
En tracer le plan en indiquant l’idée essentielle de chaque paragraphe.

De ses souvenirs d’enfance, au sujet de Noël, qu’a oublié et qu’a retenu George Sand ?

Comment représente-t-elle le Père Noël ?

Quels souvenirs le mot «minuit» évoque-t-il en son esprit ?

En quoi consistait le cadeau de Noël ?

Pourquoi l’enfant était-elle heureuse ?

Pourquoi le fut-elle moins dans la suite ?

Avez-vous lu ce texte avec plaisir ? Pourquoi ?





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Rédaction :

Tous les enfants ont cru à l’existence du Père Noël, et vous comme d’autres. Dites ce que vous faisiez alors que vous étiez petit, et les émotions que vous éprouviez, le soir, en pensant que le Père Noël devait passer, et le matin, en visitant le soulier que vous aviez déposé dans la cheminée.







14-Nuit d'hiver (Guy de Maupassant)

Auteur



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Guy de Maupassant





Guy de Maupassant (1850 - 1893), écrivain français.



Dans la poésie "Nuit d'hiver", Guy de Maupassant fait la description d'une froide et claire nuit d'hiver. Les détails ont été observés et sont rendus avec exactitude et précision.



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Plan

1/ La plaine

2/ La végétation

3/ La lune

4/ Les oiseaux


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-1-

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au fond d’un bois.

-2-

Plus de chansons dans l’air ; sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

-3-

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre ;
Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
Et la neige s’éclaire au loin sinistrement
Aux étranges reflets de sa clarté blafarde.

-4-

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées,
Eux n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas,
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège.
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.
 Guy de Maupassant (Des vers)



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Explications des mots et des phrases


Sens des expressions en italiques
  
Immobile : où rien ne bouge.

Sans voix : les oiseaux, les insectes, tout s’est tu.

Toute vie est éteinte : tout semble mort.

Morne plainte : plainte triste.

Floraison : état d’une plante qui est fleurie ; a ici le sens de végétation.

Fantômes : on compare les arbres à des fantômes, parce qu’ils sont nus et n’ont plus que l’apparence d’eux-mêmes.

Ciel austère : un peu triste, qui éveille des pensées graves.

Morne regard : triste.

Fantastiques lueurs : jets de lumières bizarres.

Sinistrement : d’une façon triste, sombre.

Etranges reflets : lueurs bizarres.

Clarté blafarde : lumière pâle et triste.

Frissonne : tremble.

Asile ombragé : les berceaux étaient un asile pour les oiseaux, c’est-à-dire un endroit où ils étaient à l’abri ; cet asile était ombragé, puisqu’il était couvert de verdure.

Verglas : couche mince de glace.




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Exercice

Relever les mots placés par gradation dans les deux premiers vers, 
la comparaison dans la seconde parti du texte,
les principales expressions figurées dans la troisième partie.



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Analyse des idées

Quelles sont les choses que le poète passe successivement en revue dans sa description ?

Comment décrit-il la plaine ?

Que dit-il de la végétation ?

Comment représente-t-il : la lune, le ciel, la terre, la neige ?

Comment exprime-t-il sa pitié pour les petits oiseaux ?



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Rédaction


Un pauvre petit oiseau, blotti derrière la branche d’un arbre songe aux privations que lui impose l’hiver, et fait entendre sa complainte de pitié.