jeudi 20 décembre 2012

2-La rentrée du troupeau (Alphonse Daudet)

Auteur



Daudet_Alphonse_25_mini

Alphonse Daudet





Ecrivain et auteur dramatique, Alphonse Daudet est né à Nîmes le 1er mai 1840 et mort à Paris le 16 décembre 1897. 

Quelques oeuvres :

Le Petit Chose
Tartarin de Tarascon
Lettres de mon Moulin
Contes du Lundi
La Mule du Pape
L’Arlésienne








transhumance


Dans un style plein de couleur, tout imprégné du "parfum des Alpes" et de l'éclatante lumière de la terre de Provence, Alphonse Daudet, décrit le retour d'un troupeau en automne.


La rentrée du troupeau





PLAN



1/ Un usage en Provence


2/ L’Attente

3/ Le troupeau

4/ L’émoi dans la maison




 barre_separation

1/

Il faut vous dire qu’en Provence c’est l’usage, quand viennent les chaleurs, d’envoyer le bétail dans les Alpes. Bêtes et gens passent cinq ou six mois là-haut, au premier frisson de l’automne, on redescend au mas, et l’on revient brouter bourgeoisement les petites collines que parfume le romarin. Donc hier soir les troupeaux rentraient.



2/

Depuis le matin, le portail attendait ouvert à deux battants ; les bergeries étaient pleines de paille fraîche. D’heure en heure, on se disait : «Maintenant ils sont à Eyguières, maintenant au Paradou.» Puis tout à coup, vers le soir, un grand cri : «Les voilà !»


3/
 Et là-bas, au lointain, nous voyons le troupeau s’avancer dans une gloire de poussière. Toute la route d’abord, la corne en avant, l’air sauvage ; derrière eux, le gros des moutons. Les mères un peu lasses, leurs portant dans des paniers les agnelets d’un jour qu’elles bercent en marchant, puis les chiens tout suants, avec des langues jusqu’à terre : et deux grands coquins de bergers drapés dans des manteaux de cadis roux qui leur tobent sur les taons comme des chapes. Tout cela défile devant nous joyeusement et s’engouffre sous le portail, en piétinant avec un bruit d’averse.




4/
Il faut voir quel émoi dans la maison ! Du haut de leurs perchoirs, les gros paons vert et r, à crête de tulle, ont reconnu les arrivants et les accueillent par un formidable coup de trompette. Tout le monde est sur pied, pigeons, canards, dindons, pintades. La basse-cour est comme folle, les poules parlent de passer la nuit. On dirait que chaque mouton a rapporté dans sa laine, avec un parfum d’alpe sauvage, un peu de cet air vif des montagnes qui grise et qui fait danser.

C’est au milieu de tout ce train que le troupeau gagne son gîte.

A. Daudet (Lettres de mon Moulin)





Barre verte










EXPLICATIONS DES MOTS ET DES PHRASES



Sens des expressions en italiques :

A la belle étoile, en plein air, campés sur les hauteurs.

Premier frisson de l’automne, les premiers froids.

Mas, ferme dans le Midi.

Brouter bourgeoisement, manger l’herbe simplement.

Portail, entrée principale.

Gloire de poussière, expression figurée : le troupeau s’avançaient lentement, gravement dans un nuage de poussière.

Coquins, mot employé ici par plaisanterie.

Drapés, entourés de leurs manteaux.

Cadis, une sorte de tissu de laine.

Chapes, sorte de grands manteaux qui s’agrafent par devant.

S’engouffre, s’enfonce, pénètre.

Emoi, émotion.

Formidable, épouvantable.

En sursaut, brusquement.

Grise, qui cause une demi-ivresse.

Train, mouvement.




Barre verte

  







ANALYSE DES IDEES



Quelle impression vous laisse ce texte ?

Où se passe la scène ?

Combien de parties sont contenues dans ce texte ?

De ces parties, quelle est la plus importante ?

Quel usage existe en Provence ?

Comment se prépare-t-on à recevoir le troupeau ?

Dans la description du troupeau, que met en scène l’écrivain ?

Comment décrit-il l’émoi qui règne dans la ferme ?




Barre verte









REDACTION


La Provence, quels souvenirs, tant historiques que géographiques, évoque en vous ce nom.