jeudi 20 décembre 2012

10-Etude d'un tableau - Le Maître d'école (Van Ostade)




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Van Ostade (Le Maître d'école)






A. Van Ostade (1610-1685) est un peintre et graveur néerlandais.







1/ Cette école d'autrefois vous paraît-elle bien gaie ? 
Décrivez-là.



2/ Quel est ce personnage coiffé d'un feutre et assis dans un fauteuil ?

Que fait-il ?

Que fait le petit garçon devant lui ?




3/ Dans le désordre de la salle, on voit des garçons et des filles : comment sont-ils vêtus et que font-ils ?


4/ Quelle différence faites-vous entre l'école d'autrefois et celle d'aujourd'hui ?



9-Sans Famille (Hector Malot)



Auteur



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Hector Malot

Hector Malot (1830-1907) romancier français.










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Dans son roman «Sans Famille» Hector Malot nous représente un pauvre orphelin, le petit Rémi, que ses parents adoptifs, les Barberin, ont dû, étant dans la misère, louer à un saltimbanque, Vitalis.
Ce Vitalis, homme rempli de bons sentiments, prend le petit orphelin en affection et lui fait son éducation. 
Nous les trouvons cheminant sur la route d’Ussel, petite ville de Corrèze en compagnie du singe, Joli-Coeur, et de deux chiens, Capi et Zerbino. La route est longue ; l’enfant tombe de fatigue ; Vitalis soutient son courage en lui promettant des souliers et un vêtement neuf.






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Sans Famille


Plan

1/ La troupe de voyageurs

2/ Ma fatigue

3 Les promesses de Vitalis

4/ Mon impatience

5/ Ma joie



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-1-

C’était la première fois que je faisais une pareille marche d’une seule traite et sans me reposer.

Mon maître avançait d’un grand pas régulier, portant Joli-Coeur sur son épaule ou sur son sac, et autour de lui les chiens trottinaient sans s’écarter
De temps en temps, Vitalis leur disait un mot d’amitié, tantôt en français, tantôt dans une langue que je ne connaissais pas.

Ni lui, ni eux ne paraissaient penser à la fatigue.


-2-

Mais il n’en était pas de même pour moi. J’étais épuisé. La lassitude physique, s’ajoutant au trouble moral, m’avait mis à bout de forces.

Je traînais les jambes et j’avais la plus grande peine à suivre mon maître. Cependant je n’osais pas demander à m’arrêter.


-3-

«Ce sont tes sabots qui te fatiguent, me dit-il ; à Ussel, je t’achèterai des souliers». 

Ce mot me rendit courage. 

En effet, des souliers avaient toujours été ce que j’avais le plus ardemment désiré. Le fils du maire et aussi le fils de l’aubergiste avaient des souliers, de sorte que le dimanche, quand ils arrivaient à la messe, ils glissaient sans bruit sur les dalles sonores, tandis que nous autres, paysans, avec nos sabots, nous faisions un tapage assourdissant.


-4-

«Ussel, c’est encore loin ?»

-Voilà un cri du coeur, dit Vitalis en riant ; tu as donc bien envie d’avoir des souliers, garçon ? Et bien ! je t’en promets avec des clous dessous. Et je te promets aussi une culotte de velours, une veste et un chapeau. Cela va sécher tes larmes, j’espère, et de donner des jambes pour faire les six lieues qui nous restent».

Des souliers avec des clous dessous ! Je fus éboui. C’était déjà une chose prodigieuse pour moi que ces souliers, mais quand j’entendis parler de clous, j’oubliai mon chagrin.

... Des souliers, des souliers à clous ! une culotte en velours ! une veste ! un chapeau !

Ah ! si mère Barberin me voyait, comme elle serait contente, comme elle serait fière de moi !



Hector Malot (Sans Famille)

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Explication des mots et des phrases



Sens des expressions en italiques 

D’une seule traite : sans s’arrêter.

La lassitude physique, la fatigue du corps.

Trouble moral : inquiétude.

Dalles sonores : qui résonnent ; les dalles sont des pierres larges et plates pour le pavage des églises.

Assourdissant : qui rendrait sourd.

Prodigieuse : extraordinaire.


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Exercices :

Différence entre les mots :

trottiner, trotter, marcher, sauter, courir, galoper.


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Analyse des idées




Que pensez-vous des mots d’amitié que Vitalis adresse à ses chiens ? des promesses qu’il fait à Rémi ?


Comment vous représentez-vous le petit Rémi ?


Que pensez-vous :


1/ de la joie qu’il ressent à la promesse d’avoir des souliers neufs ?

2/ de cette réflexion : «Ah ! si mère Barberin me voyait !»





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Rédaction


Racontez le premier voyage que vous avez fait et rendez compte des souvenirs qu’il vous a laissés.






8-Le pin des Landes (Théophile Gautier)

Auteur



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Théophile Gautier



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Théophile Gautier (1811-1872) est un romancier, poète et critique d’art français.






Théophile Gautier décrit le pin, arbre résineux qui croît sur les arides terrains des Landes. Il éveille un sentiment de sympathie pour cet arbre dont le flanc ouvert laisse couler la sève "goutte à goutte", et qui, malgré cela, reste droit "comme un soldat blessé".




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Le pin des Landes

Plan

1- Les Landes et le Pin

2- Le pin et la résine

3- Beauté de l’arbre blessé



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Le Pin des Landes

-1-

On ne voit en passant par les Landes désertes
Vrai Sahara français poudré de sable blanc,
Surgir de l’herbe sèche et des flaques d’eau vertes
D’autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc.

-2-

Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L’homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu’aux dépens de ceux qu’il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !

-3-

Sans regretter son sang, qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.


Théophile Gautier (Premières Poésies)



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Explication des mots et des phrases



Sens des expressions en italiques


  
Landes : région sablonneuse et marécageuse du Sud-Ouest de la France.

Sahara : vaste désert de l’Afrique centrale.

Poudré : recouvert.

Pin : arbre résineux qui croît dans les Landes.

Plaie au flanc : le coup donné au flanc pour permettre à la résine de s’écouler.

Larmes de résine : gouttes de résine ; cette expression est au figuré.

Avare bourreau : l’homme est bourreau en ce sens que, pour satisfaire ses besoins, il détruit et tue autour de lui ; il est avare, parce qu’il épuise tout jusqu’à la dernière goutte.

Baume : résine odorante.

Sa sève qui bout : qui fermente avant de se transformer en résine.

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Analyse des idées



1/ Préciser l’idée essentielle contenue dans chaque strophe.


2/ Dans la description qu’il fait des Landes, quelles sont les «choses» qui ont le plus frappé le poète et qu’il met en évidence ?



3/ Développer la pensée qui se cache derrière chacun de ces deux vers :

L’homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu’aux dépens de ceux qu’il assassine.




4/ A qui le poète compare-t-il le pin dans la troisième strophe ?



5/ Quelle impression vous laisse cette comparaison ?



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Rédaction :



L’arbre est sûrement l’une des plus belles productions du règne végétal. Examinez-en un attentivement, et, après réflexion, dites ce qui vous plaît dans un arbre.



7-L'éducation en plein air (Edmond About)

Auteur


Edmond About

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Edmond About (1828-1885) est né à Dieuze en Moselle.
Ecrivain, journaliste, critique d’art français, il fut membre de l’Académie Française.








L’éducation en plein air


 Daniel Gerhartz 




Plan

1/ Comment mon père comprenait l’éducation

2/ Comment il m’instruisait

3/ Comment il me récompensait




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1/
Mon père m’accoutumait doucement, patiemment, à voir et à penser par moi-même, au lieu de m’imposer ses idées, que mon humeur docile et soumise eût aveuglément acceptées... Jamais je n’ai vu professeur plus modeste et moins dogmatique. Il n’affirmait pour ainsi dire rien, et se contentait d’attirer mon attention sur les choses, sans dire ce qu’il en savait.

2/
Quand nous entrions dans un bois, par exemple, il me donnait une leçon à chaque pas, et je ne me sentais point à l’école. J’avais pris insensiblement l’habitude d’étudier les couches du terrain, chaque fois qu’un talus les mettait en lumière. Je nommais les animaux et les plantes, par leurs noms, je les classais en tâtonnant un peu, et il me laissait faire, sauf à me ramener d’un mot ou d’un sourire lorsque je m’égarais.

Il avait le don de tout envisager au point de vue pratique : il distinguait soigneusement les animaux utiles des animaux nuisibles, et j’appris de bonne heure à respecter la taupe, le crapaud, la chauve-souris, la couleuvre, les animaux insectivores et tous nos amis méconnus.

Je désignais exactement, grâce à lui, les diverses essences de bois, leurs qualités, leurs prix ; on ne m’eût pas trompé de beaucoup sur l’âge d’un chêne, et quand j’étais resté sur mes petites jambes pendant une minute ou deux devant un vétéran de la forêt, j’étais capable de vous dire, à peu de chose près, combien de stères il pouvait donner, tant en bois d’oeuvre qu’en bois de chauffage.

3/
Au bout de ces petites classes en plein air, il y avait toujours une récompense. Je ne rentrais jamais à la maison sans rapporter un bouquet de violettes, une botte de digitales, ou un fagot de bruyères roses pour maman, selon que nous étions au printemps, en été ou en automne. Au temps de la sève montante, papa me fabriquait des flûtes ou des sifflets taillés dans l’écorce du saule, et des canons en bois de sureau. Nous faisions des récoltes de fraises en juin, de framboises en juillet, de mûres à la fin août, et mon père les logeait dans de jolies boîtes rouges et blanches, aux dépens d’un merisier ou d’un bouleau qu’il écorçait.


(R. About - Le roman d’un brave homme)


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Explication des mots et des phrases



Sens des expressions en italiques :



M’accoutumait, m’habituait.

Imposer, obliger à accepter ses idées.

Mon humeur docile et soumise, mon caractère naturellement obéissant.

Eût aveuglément acceptées, sans chercher à voir si elles étaient justes.

Dogmatique, qui impose ses idées.

Talus, surface en pente.

En tâtonnant, en hésitant.

Le don de tout envisager au point de vue pratique, c’est-à-dire que tout naturellement, sans effort, il apercevait dans les choses ce qu’elles avaient de pratique, d’utile.

Vétéran, un des plus vieux arbres.

Bois d’oeuvre, celui qu’on met en oeuvre, qu’on travaille ; opposé au bois de chauffage.

Digitale, de doigt, plante ainsi nommée, à cause de la forme de sa corolle, qui ressemble à un doigtier.

Sève montante, celle qui monte des racines aux extrémités des branches ; opposée à sève descendante.

Au dépens, aux frais.



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Analyse des idées :


Distinguer les parties essentielles de ce texte.

Cette éducation en plein air est-elle profitable ?

Quelle est la faculté que le père cherchait à développer chez son élève ?

Que lui enseignait-il surtout dans ses promenades ?

Comment le récompensait-il ?

Les personnages de ce récit vous paraissent-ils intéressants ?



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Digitale

6-L'outil (Clovis Hugues) Lecture-Récitation

L'auteur


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Clovis Hugues 



Clovis Hugues (1851-1907) poète, romancier et homme politique.




Quelques oeuvres : 
Poèmes de prison 
Madame Phaëton (roman)
Une étoire (théâtre)











L’outil


Plan

1/ Sois honnête

2/ L’outil, c’est la vie de l’Humanité

3/ La scie

4/ L’aiguille, le télescope, la pioche

5/ La navette - Réflexion




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1/
Le père, un forgeron musclé comme un athlète,
A deux outils de fer, l’enclume et le marteau ;
Or voici ce qu’il dit à son fils : «Sois honnête
Et que rien de fangeux ne traîne à ton manteau.



2/
«Je suis un ouvrier, je peine, et c’est ta gloire !
Sans l’outil créateur, fait d’aube et de réveil,
L’homme ne serait plus qu’un fantôme, et l’Histoire
Aurait clos ses feuilles dès le premier soleil.


3/ 
«La scie aux dents d’acier, la hache prompte et lourde
Utilisent pour nous le vaste bois doré ;
C’est grâce à la charrue ouvrant la terre sourde
Que l’épi blond se lève, espoir du pain sacré.


4/
«Le marteau bat le fer, l’aiguille coud les voiles
Que la tempête roule autour des mâts tremblants ;
Un bout de verre lit le secret des étoiles ;
La pioche fit du sol jaillir les marbres blancs.


5/
«La navette, en glissant sur le métier qui crie,
T’habille fil à fil, de l’hiver à l’été :
Quand tu vois un drapeau, fils, pense à la Patrie ;
Quand tu vois un outil, pense à l’Humanité !»

Clovis Hugues





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Explications des mots et des phrases



Sens des expressions en italiques :



Musclé, qui a des muscles forts.

Athlète, homme très fort.

Fangeux, boueux, sale, malpropre.

L’outil créateur, l’outil crée puisque c’est avec lui qu’on confectionne une foule d’objets.

Fait d’aube et de réveil, allusion au travail matinal : l’ouvrier travaille tôt, dès l’aube.

Fantôme, chimère, quelque chose d’illusoire, de nul.

L’histoire aurait clos ses feuillets dès le premier soleil, sans l’outil, l’humanité n’aurait rien produit, elle n’aurait point vécu intellectuellement et l’histoire n’aurait rien eu à raconter.

Le vaste bois doré, le bois qu’on travaille est jaune, couleur d’or.

La terre sourde, expression figurée pour exprimer la lourdeur, l’épaisseur, l’inertie apparente de la terre.

L’épi, espoir du pain sacré, l’épi donne le pain ; celui-ci est sacré puisqu’il nourrit l’homme.

Un bout de verre lit le secret des étoiles, allusion au télescope, longue lunette qui rapproche les objets, et permet de lire dans les astres.

Navette, petit instrument de vois avec lequel le tisserand fait courir le fil sur le métier.




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Analyse des idées



Quelles est la pensée que le poète a voulu mettre en évidence dans cette poésie ?

Qui met-il en scène dans la première strophe ?

Quel est le sens du conseil que le forgeron donne à son fils : «Que rien de fangeux ne traîne à ton manteau» ?

Quel sens donner à ce vers :  «Je suis un ouvrier, je peine, et c’est ta 
gloire !» ?

Quels outils le poète passe-t-il particulièrement en revue ?

A-t-il des raisons de choisir ceux-là plutôt que d’autres ?

Comment explique-t-il l’utilité de chacun ?

Expliquez le sens des derniers vers ?