jeudi 20 décembre 2012

9-Sans Famille (Hector Malot)



Auteur



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Hector Malot

Hector Malot (1830-1907) romancier français.










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Dans son roman «Sans Famille» Hector Malot nous représente un pauvre orphelin, le petit Rémi, que ses parents adoptifs, les Barberin, ont dû, étant dans la misère, louer à un saltimbanque, Vitalis.
Ce Vitalis, homme rempli de bons sentiments, prend le petit orphelin en affection et lui fait son éducation. 
Nous les trouvons cheminant sur la route d’Ussel, petite ville de Corrèze en compagnie du singe, Joli-Coeur, et de deux chiens, Capi et Zerbino. La route est longue ; l’enfant tombe de fatigue ; Vitalis soutient son courage en lui promettant des souliers et un vêtement neuf.






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Sans Famille


Plan

1/ La troupe de voyageurs

2/ Ma fatigue

3 Les promesses de Vitalis

4/ Mon impatience

5/ Ma joie



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-1-

C’était la première fois que je faisais une pareille marche d’une seule traite et sans me reposer.

Mon maître avançait d’un grand pas régulier, portant Joli-Coeur sur son épaule ou sur son sac, et autour de lui les chiens trottinaient sans s’écarter
De temps en temps, Vitalis leur disait un mot d’amitié, tantôt en français, tantôt dans une langue que je ne connaissais pas.

Ni lui, ni eux ne paraissaient penser à la fatigue.


-2-

Mais il n’en était pas de même pour moi. J’étais épuisé. La lassitude physique, s’ajoutant au trouble moral, m’avait mis à bout de forces.

Je traînais les jambes et j’avais la plus grande peine à suivre mon maître. Cependant je n’osais pas demander à m’arrêter.


-3-

«Ce sont tes sabots qui te fatiguent, me dit-il ; à Ussel, je t’achèterai des souliers». 

Ce mot me rendit courage. 

En effet, des souliers avaient toujours été ce que j’avais le plus ardemment désiré. Le fils du maire et aussi le fils de l’aubergiste avaient des souliers, de sorte que le dimanche, quand ils arrivaient à la messe, ils glissaient sans bruit sur les dalles sonores, tandis que nous autres, paysans, avec nos sabots, nous faisions un tapage assourdissant.


-4-

«Ussel, c’est encore loin ?»

-Voilà un cri du coeur, dit Vitalis en riant ; tu as donc bien envie d’avoir des souliers, garçon ? Et bien ! je t’en promets avec des clous dessous. Et je te promets aussi une culotte de velours, une veste et un chapeau. Cela va sécher tes larmes, j’espère, et de donner des jambes pour faire les six lieues qui nous restent».

Des souliers avec des clous dessous ! Je fus éboui. C’était déjà une chose prodigieuse pour moi que ces souliers, mais quand j’entendis parler de clous, j’oubliai mon chagrin.

... Des souliers, des souliers à clous ! une culotte en velours ! une veste ! un chapeau !

Ah ! si mère Barberin me voyait, comme elle serait contente, comme elle serait fière de moi !



Hector Malot (Sans Famille)

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Explication des mots et des phrases



Sens des expressions en italiques 

D’une seule traite : sans s’arrêter.

La lassitude physique, la fatigue du corps.

Trouble moral : inquiétude.

Dalles sonores : qui résonnent ; les dalles sont des pierres larges et plates pour le pavage des églises.

Assourdissant : qui rendrait sourd.

Prodigieuse : extraordinaire.


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Exercices :

Différence entre les mots :

trottiner, trotter, marcher, sauter, courir, galoper.


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Analyse des idées




Que pensez-vous des mots d’amitié que Vitalis adresse à ses chiens ? des promesses qu’il fait à Rémi ?


Comment vous représentez-vous le petit Rémi ?


Que pensez-vous :


1/ de la joie qu’il ressent à la promesse d’avoir des souliers neufs ?

2/ de cette réflexion : «Ah ! si mère Barberin me voyait !»





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Rédaction


Racontez le premier voyage que vous avez fait et rendez compte des souvenirs qu’il vous a laissés.