Auteur
Théophile Gautier
Théophile Gautier (1811-1872) est un romancier, poète et critique d’art français.
Théophile Gautier décrit le pin, arbre résineux qui croît sur les arides terrains des Landes. Il éveille un sentiment de sympathie pour cet arbre dont le flanc ouvert laisse couler la sève "goutte à goutte", et qui, malgré cela, reste droit "comme un soldat blessé".
Le pin des Landes
Plan
1- Les Landes et le Pin
2- Le pin et la résine
3- Beauté de l’arbre blessé
Le Pin des Landes
-1-
On ne voit en passant par les Landes désertes
Vrai Sahara français poudré de sable blanc,
Surgir de l’herbe sèche et des flaques d’eau vertes
D’autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc.
-2-
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L’homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu’aux dépens de ceux qu’il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
-3-
Sans regretter son sang, qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Théophile Gautier (Premières Poésies)
Explication des mots et des phrases
Sens des expressions en italiques
Landes : région sablonneuse et marécageuse du Sud-Ouest de la France.
Sahara : vaste désert de l’Afrique centrale.
Poudré : recouvert.
Pin : arbre résineux qui croît dans les Landes.
Plaie au flanc : le coup donné au flanc pour permettre à la résine de s’écouler.
Larmes de résine : gouttes de résine ; cette expression est au figuré.
Avare bourreau : l’homme est bourreau en ce sens que, pour satisfaire ses besoins, il détruit et tue autour de lui ; il est avare, parce qu’il épuise tout jusqu’à la dernière goutte.
Baume : résine odorante.
Sa sève qui bout : qui fermente avant de se transformer en résine.
Analyse des idées
1/ Préciser l’idée essentielle contenue dans chaque strophe.
2/ Dans la description qu’il fait des Landes, quelles sont les «choses» qui ont le plus frappé le poète et qu’il met en évidence ?
3/ Développer la pensée qui se cache derrière chacun de ces deux vers :
L’homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu’aux dépens de ceux qu’il assassine.
4/ A qui le poète compare-t-il le pin dans la troisième strophe ?
5/ Quelle impression vous laisse cette comparaison ?
Rédaction :
L’arbre est sûrement l’une des plus belles productions du règne végétal. Examinez-en un attentivement, et, après réflexion, dites ce qui vous plaît dans un arbre.