samedi 22 décembre 2012

14-Nuit d'hiver (Guy de Maupassant)

Auteur



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Guy de Maupassant





Guy de Maupassant (1850 - 1893), écrivain français.



Dans la poésie "Nuit d'hiver", Guy de Maupassant fait la description d'une froide et claire nuit d'hiver. Les détails ont été observés et sont rendus avec exactitude et précision.



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Plan

1/ La plaine

2/ La végétation

3/ La lune

4/ Les oiseaux


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-1-

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au fond d’un bois.

-2-

Plus de chansons dans l’air ; sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

-3-

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre ;
Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
Et la neige s’éclaire au loin sinistrement
Aux étranges reflets de sa clarté blafarde.

-4-

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées,
Eux n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas,
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège.
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.
 Guy de Maupassant (Des vers)



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Explications des mots et des phrases


Sens des expressions en italiques
  
Immobile : où rien ne bouge.

Sans voix : les oiseaux, les insectes, tout s’est tu.

Toute vie est éteinte : tout semble mort.

Morne plainte : plainte triste.

Floraison : état d’une plante qui est fleurie ; a ici le sens de végétation.

Fantômes : on compare les arbres à des fantômes, parce qu’ils sont nus et n’ont plus que l’apparence d’eux-mêmes.

Ciel austère : un peu triste, qui éveille des pensées graves.

Morne regard : triste.

Fantastiques lueurs : jets de lumières bizarres.

Sinistrement : d’une façon triste, sombre.

Etranges reflets : lueurs bizarres.

Clarté blafarde : lumière pâle et triste.

Frissonne : tremble.

Asile ombragé : les berceaux étaient un asile pour les oiseaux, c’est-à-dire un endroit où ils étaient à l’abri ; cet asile était ombragé, puisqu’il était couvert de verdure.

Verglas : couche mince de glace.




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Exercice

Relever les mots placés par gradation dans les deux premiers vers, 
la comparaison dans la seconde parti du texte,
les principales expressions figurées dans la troisième partie.



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Analyse des idées

Quelles sont les choses que le poète passe successivement en revue dans sa description ?

Comment décrit-il la plaine ?

Que dit-il de la végétation ?

Comment représente-t-il : la lune, le ciel, la terre, la neige ?

Comment exprime-t-il sa pitié pour les petits oiseaux ?



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Rédaction


Un pauvre petit oiseau, blotti derrière la branche d’un arbre songe aux privations que lui impose l’hiver, et fait entendre sa complainte de pitié.