lundi 6 octobre 2014

Martin Drolling (Intérieur d'une cuisine)








Voici un tableau paisible et clair : que représente-t-il ?


Décrivez sommairement cet intérieur.


Quel effet la lumière qui pénètre par la fenêtre produit-elle sur les personnages et les choses ?


Remarquez la jeune femme assise : comment vous apparait-elle ?

- Que fait-elle ?

- Que fait le jeune enfant à ses pieds ?


Et la fillette, dans le fond ?


Qu'apercevez-vous par la fenêtre entr'ouverte ?


Quelle impression vous laisse cette scène ?









vendredi 15 août 2014

mardi 22 avril 2014

Croc-Blanc (Jack London)












Extrait du livre :


"De chaque côté du fleuve glacé, l'immense forêt de sapins s'allongeait, sombre et comme menaçante. Les arbres, débarrassés par un vent récent de leur blanc manteau de givre, semblaient s'accouder les uns sur les autres, noirs et fatidiques dans le jour qui pâlissait. La terre n'était qu'une désolation infinie et sans vie, où rien ne bougeait, et elle était si froide, si abandonnée que la pensée s'enfuyait, devant elle, au-delà même de la tristesse. Une sorte d'envie de rire s'emparait de l'esprit, rire tragique comme celui du Sphinx, rire transi et sans joie, quelque chose comme le sarcasme de l'Éternité devant la futilité de l'existence et les vains efforts de notre être. C'était le Wild. Le Wild farouche, glacé jusqu'au coeur, de la terre du Nord. "




dimanche 2 mars 2014

33 - Le centre de la France (George Sand)





George_Sand_bis
George Sand


George Sand est le pseudonyme d'Amandine Aurore Lucile Dupin (1804-1876) - Romancière et femme de lettres française.
Elle a écrit des romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre, textes politiques, une autobiographie.





Maison de George Sand

Nohant





Georges Sand originaire du Berry où elle a longtemps vécu, nous montre dans ce texte son affection très vive pour cette contrée.




Plan


1/ Souvenirs qu’on emporte de la Provence et de la Normandie

2/ Le centre de la France : climat, faune, flore, caractère

3/ Pourquoi je l’aime

4/ Le Berry  : sa beauté









1/

Après avoir vu cette limite méridionale incomparablement belle de notre France, j’ai reporté ma pensée tout naturellement à la limite nord que je côtoyais l’automne dernier, et j’ai trouvé mon cœur plus tendre pour le pays des vents tièdes et des grands arbres baignés de brume. Le souvenir que l’on emporte des côtes de Normandie, c’est un parfum de forêts et d’algues qui s’attachent à vous ; ce qui nous reste des rivages de la Provence, c’est un vertige de lumière et d’éblouissements.


2/ 

Et ce qu’il y a encore de mieux, c’est notre France centrale, avec son climat souple et chaud, ses hivers rapidement heurtés de glace et de soleil, ses pluies abondantes et courtes, sa faune et sa flore variées comme le sol, où s’entre-croisent les surfaces des diverses formations géologiques, son caractère éminemment rustique, son éloignement des grands centres d’activité industrielle, ses habitudes de silence et de sécurité.


3/

Je l’ai passionnément aimé, notre humble et obscur pays, parce qu’il était mon pays et que j’avais reçu de lui l’initiation première. Je l’aime dans ma vieillesse avec plus de tendresse et de discernement, parce que je le compare aux nombreuses stations où j’ai cherché ou rêvé un nid. Toutes étaient plus séduisantes, aucune aussi propice au fonctionnement normal et régulier de la vie physique et morale.


4/

Notre Berry a beau être laid dans la moyenne partie de sa surface ; il a ses oasis que nous connaissons et que les étrangers ne dénicheront guère. Un petit pèlerinage tous les ans dans nos granits et dans nos micaschites vaut toutes les excursions dans le nord ou dans le midi de l’Europe, pour qui sait apprécier le charme et se passer de l’éclat.



George Sand (Nouvelles lettres d’un voyageur)





Explications et sens des mots


Sens  des expressions en italiques

Limite méridionale : du sud, celle de la Méditerranée.

Côtoyais : dont je parcourais la côte.

Un parfum de forêts et d’algues : la Normandie a des forêts et ses côtes sont couvertes d’algues ou plantes marines, dont le souvenir vous reste.

Un vertige de lumière et d’éblouissements : la Provence est le pays du clair soleil et du ciel pur ; l’éclat de cette lumière est telle qu’elle provoque cette sorte d’étourdissement qu’on appelle vertige.

Climat souple : température changeante, variée.

Heurtés : la glace et le soleil se heurtent, c’est-à-dire que le froid et le chaud se succèdent du jour au lendemain.

Faune : ensemble des animaux d’un pays.

Flore : ensemble des plantes qui croissent spontanément dans un pays.

Variées : aux espèces nombreuses.

Formations géologiques : différentes couches superposées qui se sont formées à différentes époques et qui constituent le globe terrestre.

Son caractère éminemment rustique : son aspect essentiellement campagnard.

Ses habitudes de silence et de sécurité : de calme, de tranquillité.

L’initiation première : c’est là que j’avais pris mes premières habitudes.

Stations : lieux où l’on s’arrête.

Séduisantes : plaisantes.

Propice : favorable.

Au fonctionnement normal et régulier de la vie physique et morale : à la santé du corps et à celle de l’âme.

Oasis : a ici le sens de lieu agréable dans un pays monotone.

Dénicheront : trouveront.

Granits et micaschites : pierres dures.






Exercices


1) Décomposer les mots incomparablement, excursions, apprécier.


2) Expliquez les expressions : 

«J’ai reporté ma pensée»,

«J’ai trouvé mon cœur plus tendre»,

«Je l’ai passionnément aimé».


3) Comparer : humble et obscur.



Analyse des idées


Plan du texte :

Quelles comparaison contient le premier paragraphe ?

Quels souvenirs George Sand a-t-elle emportés des côtes de Normandie, de celles de Provence ?

Quels avantages trouve-t-elle à la France du Centre ?

Pourquoi aime-t-elle cette région plus qu’une autre ?

Que trouve-t-on particulièrement dans le Berry ?






Rédaction

Où êtes-vous né ? Où habitez-vous ?

Votre région, que présente-t-elle de particulier (son aspect, son climat, sa faune, sa flore, son industrie) ?

Y êtes-vous attaché ? Pourquoi ?


32 - L'école et l'écolier (4ème partie)










Si nous relisions quelques histoires ?




-1-

Oui, le lendemain fut un grand jour. La rentrée en classe fut tumultueuse (1). Les livres étaient sur les tables, ouverts à la première page, bien avant que la maîtresse en eût donné l’ordre.

Le silence s’était miraculeusement(2) établi. Nous attendions avec émotion. 

Maman lut le texte en entier, de sa voix claire et vivante. Nous le vivions avec elle, nous étions suspendus à ses lèvres, nous ne la quittions pas des yeux.



-2-

Maman s’arrêta.

-Yves, commence à lire, dit-elle.

Je devins rouge jusqu’aux oreilles. Quel honneur et quel bonheur à la fois ! Le premier de tous, j’étais choisi pour lire dans le «Léontine».

Je commençai :



-3-
Le coucher



«Voici le soir.

Léontine a dîné. Elle quitte la table avec sa maman. Sautant comme un oiseau, elle s’approche de son papa, l’embrasse et lui dit, bien gentiment :

-Bonsoir, petit père !

Elle fait le tour de la table.

-Bonsoir, grand-mère ! Bonsoir, Paul ! Bonsoir, Marguerite !

Et chacun lui crie avec joie :

-Bonsoir, bonsoir !

Elle monte dans sa chambre, tenant la main de sa maman.

Elle enlève ses vêtements, et la voilà couchée dans son lit, la tête sur un bon oreiller.»




C’était délicieux.

-Continue, François, disait ma mère.

Et tous, retenant notre souffle, le doigt sur les mots, nous suivions passionnément tandis que François continuait :

«Pendant que sa maman arrange la couverture, Léontine lui dit d’une voix douce :

-Reste là, petite mère ! Reste encore un peu !

La maman met un baiser sur les yeux de sa fille, puis un doigt sur sa bouche :

-Chut ! il faut se taire, ma chérie. Il faut se taire, et dormir. Bonsoir !»



-4-

Nous restions sous le charme. Dans la classe, on n’entendait plus que le bruissement des pages que nous tournions ensemble.

C’est au tour de Calbrix, maintenant :

«Elle s’éloigne Elle emporte la bougie. Elle ferme doucement la porte. Il fait nuit dans la chambre.

Mais Léontine n’a pas peur Les yeux fermés, elle voit encore petite mère. Elle lui sourit et s’endort.»



-5-

«Léontine», que d’émotions charmantes nous te devons ! Que de joie introduite dans la classe par ce petit livre bleu ! Nous le lisions et le relisions. Je vous le dis : nous le savions par coeur.

Combien de nous se souviennent encore de l’âne de la mère Nanette, de la misère du père Durand, de l’histoire des petits ramoneurs !

C’était aussi la cigale et la fourmi, le loup et l’agneau, l’histoire dramatique du charretier brutal sauvé par son bon chien, celle du carreau cassé, de Paul l’étourdi, du porte-monnaie rapporté par un honnête ramoneur, c’était la visite de M. l’Inspecteur.


Georges Le Sidaner (A la Volette)







Le sens des mots

(1)Tumultueuse : pleine de tumulte, de bruit (à cause de la joie des enfants).

(2)Miraculeusement : comme par miracle, de façon extraordinaire.









Le sens du texte :

1/ A quoi voyons-nous l’émotion des enfants ?

2/ Comment s’explique le bonheur du petit Yves ?

3/ Que fait Léontine après dîner ?

4/ Que lui recommande la maman en arrangeant la couverture ?

5/ Que se passe-t-il lorsqu’elle s’est éloignée ?

6/ Quelles étaient les belles histoires du «Léontine» ?

32 - L'école et l'écolier (3ème partie)







 
 La joie de lire dans le Léontine


-1-

- Rendez vos livres, dit un jour la maîtresse à sa classe, vous en aurez un autre.

- C’est-il des histoires, madame ? interrogeaient les camarades.

- Oui, vous verrez, ce sont des histoires.

Nous attendions avec délices, et chacun de nous reçut un livre à couverture bleue sur lequel on voyait l’image d’un écolier au cartable suspendu dans le dos...


-2-

Nous feuilletions déjà impatiemment les pages, en bavardant avec le voisin.

- Regarde, disait Calbrix, les petits ramoneurs. Comme ils sont noirs ! oh ! le chien qui sauve son maître ! Regarde ! Le carreau cassé.

L’image représentait un groupe d’écoliers devant une fenêtre dont un carreau était cassé. Le maître semblait courroucé(1), les élèves, le nez en l’air, inquiets ; et nous regardions cela tous les deux, Calbrix et moi, inquiets nous aussi et nous sentant presque coupables.

Autour de nous, les camarades chuchotaient avec exaltation(2) :

- C’est le «Léontine», dis donc. As-tu vu ? C’est le «Léontine». Est-ce que c’est le «Léontine», madame ?



-3-

Un «oh !» admiratif jaillit(3) de nos poitrines. La maîtresse nous avait souvent dit : «Quand vous lirez convenablement, je vous donnerai le «Léontine».

Les camarades plus âgés nous avaient avertis : «Ah ! oui, mon vieux, tu verras, le «Léontine», c’est chouette !»

Le «Léontine» était tout simplement un recueil de «Lectures Enfantines» d’un auteur qui s’appelait Devinat, et dont chaque récit nous laissait un enchantement profond et durable. Actuellement, j’en sais encore des passages par coeur.

Le soir, comme un trésor, chacun peut emporter à loisir(4) le «Léontine» chez soi.




-4-

Le lendemain était attendu comme un grand jour. Chacun avait couvert ou fait couvrir son «Léontine» d’un papier protecteur ; et je gage(5) que, dans bien des familles, ce fut le père qui, sous la lampe, se plongea avec délices dans ces courtes et émouvantes histoires d’enfance. Lui, autrefois, avait lu «Le Tour de France».

De temps à autre, il devait dire à son fils qui s’impatientait pour qu’on lui rendît son livre :

-Tiens, lis-moi ceci.

Et le petit ânonnait, car c’était difficile.

A. Le Sidaner 

(A suivre)






Le sens des mots

(1) Courroucé : en courroux, en colère.

    (2) Avec exaltation : avec une grande animation, une grande excitation.

      (3) Jaillir : sortir avec force (comme fait un liquide).

        (4) A loisir : à son aise.

          (5) Je gage : je donne un gage, je parie.






            Le sens du texte :

            1/ Quel livre reçut chaque enfant ?

            2/ Citez quelques-unes des gravures de ce livre.

            3/ Qu’était-ce donc que le «Léontine» ?

            4/ Que se passa-t-il ce soir-là dans les familles ?









            Exercices :


            1/ Préparation au compte rendu de lecture :

            Donnez en une phrase un titre à chacun des quatre numéros de la lecture.
              



            2/ Rédaction :

            Présentez un des livres de classe que vous préférez (son titre et sa couverture, les gravures, le texte, les histoires.... ).

            32 - L'école et l'écolier (2ème partie)








            La classe du matin chez les petits


            On nous avait donné un livre et un cahier couverts de papier bleu... Petit à petit, nous devenions sages. Nous écoutions, les bras croisés. Maman allait vers ses tableaux, en tournait un et nous restions là,bouche bée, dans l’extase de savoir ce que serait la leçon de ce matin.

            C'étaient des dessins, des lettres assemblées avec de la craie rouge, blanche, verte ou bleue. Le son a étudier était détaché...

            Puis, la leçon finie, nous nous appliquions à reproduire les mots qui venaient d’être appris.

            La poule rouge a couvé : et nous dessinions la poule et les poussins, et le poulailler, et la fermière...

            «Prenez vos cahiers, disait la maîtresse.»

            Nous avions des cahiers à deux lignes, coupés par le milieu. Beaucoup d’entre nous avaient la haute faveur d’un porte-plume et le droit d’écrire à l’encre. Vous dire ce qu’on était fiers ! Moi, j’avais un porte-plume en bois colorié de rouge avec une plume jaune. Lorsque la plume est neuve, il faut la sucer pour que l’encre y tienne.

            Certes, les doigts prenaient un peu d’encre ; mais n’empêche, tout allait bien et nous étions ravis.

            Moi, j’étais à côté de Calbrix. Calbrix était un garçon rieur et de bon caractère. Il avait une grande qualité. Il écrivait bien. C’était un bon cahier ; le meilleur cahier, peut-être, de la classe, et je voyais avec envie ses doigts habiles tracer précieusement les lettres, alors que les miennes ressemblaient malgré mes efforts, à des pattes de mouches contournées...

            Nous comptions avec des marrons ramassés dans la cour et enfilés par dizaines dans une ficelle. Chacun avait ses dizaines et, à l’ordre de la maîtresse, nous faisions de savantes et rapides opérations...

            Et le temps passait ainsi, plein d’intérêt et de sciences nouvelles que nous avalions comme de jeunes loups. Les heures s’écoulaient à une vitesse folle. A peine la détente de la récréation était-elle prise que nous devions partir. C’était onze heure et demie...

            Maman et moi, nous nous dépêchions de retourner à la maison. On sautait chez Mme Pomel, la boulangère.

            - A-t-il bien travaillé, ce petit-là ? demandait l’excellente femme.

            - Hum ! Oui, à peu près, disait ma mère.

            Et j’avais droit à une galette ou à un pain aux raisins.

            - Remercie Mme Pomel. Tu le mangeras à quatre heures.

            Mais je le grignotais en cours de route.

            Nous mettions la table ensemble. Père allait arriver. J’entendais la sonnette de sa bicyclette, je me jetais dans ses bras. Il frôlait ma joue de sa moustache humide et racontait mille histoires. Maman lui répondait d’un air préoccupé. Il fallait retourner en classe pour une heure et demie. C’était court.

            - Allons, vite, disait ma mère. Vite, prépare-toi. Va te laver les mains.

            Et nous nous remettions en chemin.

            G. le Sidaner

            (À Suivre)








            LE SENS DES MOTS

            1/ Bouche bée : béante, grande ouverte.

            2/ Extase : ravissement, grande admiration.

            3/ Précieusement : comme si les lettres avaient été une chose précieuse, d’un grand prix.







            LE SENS DU TEXTE


            1/ A quoi voyons-nous que la leçon de lecture enchante les petits ?

            2/ Que dessinaient-ils ? Où écrivaient-ils ?

            3/ Quelle était la grande qualité de Calbrix ?

            4/ Pourquoi le temps passait-il vite ?

            5/ Où passaient Yves et sa mère en rentrant à midi ?

            6/ Pourquoi fallait-il faire vite ?





            Préparation d’un compte rendu de lecture.


            Répondez aux questions ci-dessus, de façon à résumer la lecture en dix lignes.