Malheur au pays dont la littérature est menacée par l’intervention du pouvoir ! Car il ne s’agit plus là seulement d’une violation du «droit d’écrire», c’est l’étouffement du coeur d’une nation, la destruction de sa mémoire. (Alexandre Issaïvitch Soljenitsyne)
lundi 30 septembre 2013
Leçons de français - Cours Moyen: Le mensonge de Jean-Marc Ayrault sur la théorie du...
Leçons de français - Cours Moyen: Le mensonge de Jean-Marc Ayrault sur la théorie du...: source : http://www.theoriedugenre.fr/ Ce matin, Jean-Marc Ayrault a déclaré dans un entretien au journal « La Croix » que la...
dimanche 15 septembre 2013
Le Curé de Cucugnan
Le curé de Cucugnan : Extrait du film de Marcel Pagnol
Le curé de Cucugnan : Version racontée par Fernandel
À Cucugnan, dans l'Aude, la foi n'est plus présente. Le curé raconte dans un sermon qu'il a rêvé qu'il allait au Paradis puis au Purgatoire et n'y trouvait pas les habitants décédés de Cucugnan ; il les a trouvés en Enfer. Il fait alors le projet de confesser tout le village et de redonner la foi à tous les habitants.
vendredi 6 septembre 2013
26- Ma première leçon de botanique (André Theuriet)
André Theuriet
Claude-Adhémar-André Theuriet (1833-1907) est un poète, romancier et auteur dramatique français.
André Theuriet, poète des bois et des champs, conte dans ce délicat récit, comment il prit goût des plantes, par une leçon toute simple et charmante que lui fit sa grand’tante, dont tout jeune, il fréquentait le jardin.
Plan
1) Où j’ai pris ma première leçon de botanique
2) Ma préoccupation dans ce matin-là
3) La démonstration de ma tante
4) Le profit que j’ai retiré de cette leçon
5) Je bénis la mémoire de ma tante
-1-
J’ai pris, un matin, ma première leçon de botanique sous les auspices d’une vieille grand’tante qui avait «des clartés de tout» et qui ne dédaignait pas de répondre aux interrogations posées sans relâche par un petit neveu de dix ans, singulièrement questionneur.
-2-
Ce matin-là, j’étais préoccupé de savoir d’où venait le miel dont j’avais mangé une tartine. «Comment fait-on le miel, grand’tante ?
-Ce sont les abeilles qui le fabriquent.
- Avec quoi ?
- Avec du sucre qu’elles vont chercher dans les fleurs.
- Ah ! il y a du sucre dans les fleurs ! (Cette découverte réjouissait mes instincts de gourmand).
-Oui.» répondit la tante.
-Ce sont les abeilles qui le fabriquent.
- Avec quoi ?
- Avec du sucre qu’elles vont chercher dans les fleurs.
- Ah ! il y a du sucre dans les fleurs ! (Cette découverte réjouissait mes instincts de gourmand).
-Oui.» répondit la tante.
-3-
Elle se baissa, cueillit une primevère, enleva délicatement la corolle, et me posant le pistil humide et vert sur les lèvres : «Goûte» ajouta-t-elle. Et j’y goûtai et je trouvai qu’effectivement cela avait une petite saveur sucrée. Alors la bonne femme reprit une primevère et elle m’expliqua le mystère des étamines, le pollen tombant en poudre d’or sur le pistil imbibé de suc, et par une métamorphose vraiment féerique, la fleur se changeant en fruit. Pour compléter la démonstration, elle m’ouvrit la capsule d’un pavot défleuri et me montra les milliers de petites graines vertes qui y dormaient encore.
-4-
A partir de cette matinée, mon attention s’est trouvée fortement attirée vers le règne végétal, et, je le déclare, je n’ai jamais regretté un seul des moments passés dans l’intimité des plantes. Elles m’ont donné de paisibles joies, elles m’ont initié à de curieux mystères ; et elles m’ont aidé à supporter de mauvais quarts d’heure.
-5-
Aussi, je bénis la mémoire de ma chère grand’tante qui m’a introduit la première dans ce merveilleux domaine des fleurs. Ceux qui nous ouvrent une fenêtre sur un nouveau monde d’idées, sont vraiment nos pères spirituels, et ces paternités-là sont souvent plus sacrées que certaines paternités légales. «Celle-là est ma vraie mère !» disait d’Alembert, en parlant de la vitrière qui l’avait élevé, après l’avoir ramassé sur la voie publique, où Mme de Tencin, sa mère naturelle, l’avait abandonné.
A. Theuriet (Journal de Tristan)
Explication des mots et des phrases
Sens des expressions en italiques
Auspices : protection.
Des clartés de tout : des notions, des connaissances sur toutes choses.
Singulièrement questionneur : qui aimait à questionner, à interroger.
Cette découverte réjouissait mes instincts de gourmand : j’étais heureux de l’avoir faite, car je voyais la possibilité de donner satisfaction à mon penchant, à la gourmandise.
Corolle : enveloppe colorée de la feuille formée de pétales.
Etamines : organes des végétaux qui portent le pollen ou poussière fécondante.
Pistil : organe des végétaux par où passe le pollen qui féconde l’ovaire.
Imbibé de suc : pénétré du liquide qui constitue la substance même de la plante.
Métamorphose : changement, transformation.
Féerique : merveilleuse, extraordinaire.
Capsule : enveloppe sèche qui renferme les graines.
Pavot : genre de plantes à suc laiteux dont on extrait l’huile d’oeillette.
Défleuri : dont la fleur est tombée.
Règne végétal : les plantes.
Elles m’ont initié à de curieux mystères : elles m’ont fait connaître des choses qui avaient pour moi un sens caché.
Je bénis la mémoire : je vénère le souvenir.
Ceux qui nous ouvrent une fenêtre : ceux qui nous éclairent, qui nous renseignent.
Nos pères spirituels : nos éducateurs, ceux qui nous instruisent.
Ces paternités-là : cette éducation d’un caractère paternel.
Sont souvent plus sacrées : plus précieuses.
Que certaines paternités légales : consacrées par la loi.
Exercices
Rapprocher :
1) botanique, botaniste,
2) auspices, hospices,
3) miel, mielleux, mellifère,
4) suc et sucre,
5) défleuri, fleur, floréal, efflorescence,
6) spirituel, esprit,
7) paternité, père,
8) légal, légalité, loi,
Analyse des idées
Ce récit est à la fois simple et gracieux : pourquoi ?
Distinguez-en les différentes parties et tracez-en le plan.
Comment vous représentez-vous cette vieille grand’tante qui avait «des clartés de tout» et «ne dédaignait pas de répondre» à son petit neveu ?
Le portrait que l’enfant fait de lui, vous semble-t-il naturel ? Pourquoi ?
Rappeler par le détail la démonstration que la grand’tante fit à son neveu.
Quel effet cette démonstration toute simple eut-elle sur l ‘esprit de l’enfant ?
Pourquoi celui-ci en fut-il reconnaissant à sa tante.
Quelles réflexions l’auteur fait-il au sujet des personnes qui nous ouvrent ainsi l’esprit et le goût à certaines études ?
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